Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, M. Nasser Bourita, a prononcé, le 17 février 2024, à Addis-Abeba, une allocution, lors du 37ème Sommet de l’Union Africaine.
Il est à rappeler que les travaux de la 37eme session ordinaire du Sommet de l’organisation panafricaine avec la participation du Maroc ont duré deux jours, samedi 17 et dimanche 18 février 2024, à Addis-Abeba.
Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, représente SM le Roi Mohammed VI à ce 37eme Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA.
Il était accompagné d’une délégation, composée de l’Ambassadeur Représentant permanent du Royaume auprès de l’UA et la CEA-ONU, Mohamed Arrouchi, l’Ambassadeur, Directeur général de l’Agence marocaine de la coopération internationale, Mohamed Methqal, et du Directeur du Grand Maghreb, Affaires de l’UMA et de l’UA au ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Hassan Boukili.
A cette occasion, M. Nasser Bourita n’a pas manqué de rappeler que l’engagement du Maroc pour la réalisation des objectifs de développement en Afrique procède de la Vision stratégique de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
C’est dans ce cadre que M. Bourita a rappelé le discours de retour à l’Union africaine, le 31 janvier 2017, dans lequel Sa Majesté le Roi Mohammed VI, avait souligné l’importance de favoriser « l’émergence d’une nouvelle Afrique », qui « peut transformer ses défis en authentique potentiel de développement et de stabilité ». L’agenda 2063 est l’un des projets phares de l’Union qui devrait favoriser l’émergence de notre Continent et son intégration.
Pour l’agenda 2063 qui est l’un des projets phares de l’Union qui devrait favoriser l’émergence de notre Continent et son intégration, le Maroc a constamment veillé à y apporter sa contribution au processus de mise en œuvre des programmes et activités.

Le Maroc a apporté aussi sa contribution aux débats sur l’évaluation du premier plan décennal et l’orientation stratégique de l’élaboration et la mise en œuvre du 2ème plan décennal de cet agenda, a réaffirmé le ministre lors de l’examen du point 2.b sur le rapport d’évaluation du premier plan décennal de mise en œuvre et adoption du deuxième plan décennal par S.E. Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire, leader du suivi de la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
M. Bourita a souligné aussi que pour le Royaume, il est fondamental d’élaborer une stratégie de mobilisation des ressources, ajoutant que le Maroc réitère sa proposition de créer un Fonds pour le développement similaire au Fonds pour la paix, afin d’apporter le soutien financier nécessaire à la mise en œuvre du 2eme plan décennal.
En ce sens, M. le Ministre a évoqué la déclaration de Marrakech issue de la réunion ministérielle africaine de haut niveau sur l’accélération du financement de l’émergence africaine.
La réalisation de la vision de l’Afrique que nous voulons ne peut se faire qu’à travers une forte implication des Communautés économiques régionales (CER) dans le processus de développement, travaillant dans le cadre de synergies opérationnelles avec l’UA en général et l’AUDA-NEPAD en particulier, a insisté M. Bourita.
En plus des CER, le Royaume plaide aussi pour le renforcement des structures continentales dédiées à la jeunesse africaine qui représente aujourd’hui 41% de la population africaine, a soutenu le ministre.
Le Royaume du Maroc soutient les propositions de S.E le Président Alassane Ouattara, particulièrement celle appelant à l’organisation d’un Sommet extraordinaire à Abidjan « pour un engagement plus profond des dirigeants africains, une appropriation accrue, une meilleure sensibilisation et visibilité du 2eme plan décennal de l’Agenda 2063 », a affirmé le ministre.
Saisissant cette occasion, Mr Bourita n’a pas manqué de rendre un grand hommage, au nom du Royaume du Maroc, à S.E Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire, Champion de l’Union africaine pour la mise en œuvre de l’Agenda 2063,
S'exprimant dans le cadre de l’examen du point 2c1 sur le rapport du Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA (CPS) sur ses activités et sur l’état de la paix et la sécurité en Afrique (janvier-décembre 2023), M. Nasser Bourita a affirmé que la paix, la sécurité et le développement vont de pair, d’où l’importance d’une approche holistique, intégrée et multidimensionnelle, reposant sur une imbrication étroite entre ces trois dimensions.

"Tandis que nous sommes à mi-chemin de la mise en œuvre de la stratégie ''Faire taire les armes en Afrique" à l'horizon 2030, l'émergence persistante de zones de tension soulève des questions pressantes. En 2030, notre évaluation se doit d'être positive, mais cet élan de réussite dépendra incontestablement de notre capacité à tisser un maillage de paix résilient au sein du continent”, a précisé le ministre M. Bourita indiquant que “seulement 6 ans nous séparent de l’horizon 2030, il est primordial qu’une mise en œuvre rigoureuse du 2e plan décennal de l’Agenda 2063 soit déployée”.
Concernant le rapport du CPS de l’UA, M. Bourita a souligné qu’au cours de l'année 2023, le CPS a démontré un dynamisme positif, tenant 61 réunions au total et produisant 58 conclusions significatives.
Mr Bourita a ajouté aussi que les activités menées par le CPS au cours de la période considérée inclut, également, des consultations avec d'autres organes de l'Union avec lesquels le CPS a des mandats complémentaires, des séminaires de haut niveau, des retraites sur l'examen des méthodes de travail, des consultations conjointes notamment avec le Conseil de sécurité des Nations unies, la Commission de consolidation de la paix des Nations Unies et le Comité politique et de sécurité de l'Union européenne.
Mr Bourita a précisé que ce schéma de conflictualité auquel fait face l’Afrique aujourd’hui persiste de manière alarmante, mettant en évidence la nécessité urgente d'une réponse collective et coordonnée pour préserver la paix, la sécurité, la souveraineté et l’intégrité territoriale des États.
Face à cette situation, il y’a un besoin de plus en plus urgent de renforcer le système d’alerte précoce et la prévention des conflits, y compris à travers la diplomatie préventive et la médiation, a plaidé le ministre.
Mr le Ministre a parlé aussi d’une meilleure coordination et des synergies entre l’UA, le Conseil de Sécurité des Nations Unies et les partenaires de l’Afrique, d’une part, et, d’autre part, entre l’UA et les Communautés Économiques Régionales.