Fouad Lyoubi, un psychopédagogue, fondateur de l’Ecole «Khalil Gibran School», porte volontairement son expérience de longue date dans le domaine de l’enseignement multilingue vers l’opinion publique et vers les parents qui cherchent une école de référence pour leurs enfants, à travers une stratégie de communication performante et bien établie. Parcours !

Magazine Innovant : Comment arrivez-vous à convaincre les parents et les élèves à aimer cette stratégie de multilinguismes que vous adoptez ?
Fouad Lyoubi : Les parents et les élèves aiment l’environnement sain de l’école leur correspondant.
Aujourd’hui, notre collaboration avec le ministère de l’éducation nationale est solide et bien basée, puisque certains cadres relevant du Ministère comprennent parfaitement les objectifs d’une école innovante.
La première innovation, c’est qu’en 1986, à l’inverse de toutes les écoles qui enseignent l’arabe et le français, nous avons fait le choix d’enseigner l’arabe et l’anglais. Pourquoi le choix de la langue anglaise ? La réponse est simple : cette langue est la clé du savoir et de la connaissance, d’autant plus que la recherche scientifique se fait en anglais. Par exemple, Luc Montagnier, l’un des précurseurs de la recherche sur le sida, a été invité à une conférence internationale au Québec, un pays francophone. Son intervention a été faite en anglais et tous les journalistes français lui ont reproché de ne pas avoir utilisé la langue française. Et il leur a répondu tout simplement que ‘’Si j’ai fait mon communiqué en anglais, c’est pour que tous les chercheurs et les scientifiques du monde entier me comprennent.’’
Ainsi, la communication, l’acquisition du savoir et de la connaissance, les acquis en sciences, en recherche et développement se font principalement, dans le monde entier, en langue anglaise.
Comme vous savez, à un moment donné, le grec était une langue internationale, par la suite c’était le latin et puis l’arabe.
Aujourd’hui, qu’on le veuille ou non, la langue du travail à l’échelle internationale est l’anglais. A titre d’exemple, les grands chercheurs médecins en Chine travaillent en anglais.
Donc pourquoi priver la jeunesse marocaine, les femmes et les hommes de demain, de cette clé de la connaissance ?
La deuxième innovation, c’est que nous avons voulu être accompagnés par un organisme britannique pour assurer un enseignement de qualité à ces enfants. Ce n’est pas un enseignement d’élite mais un enseignement de qualité.
Quant à la troisième innovation, nous voulons que nos élèves acquièrent des outils de travail, de recherche et de connaissance dans la langue anglaise en ne négligeant pas l’arabe puisque nous sommes en pleine ouverture internationale et en ne négligeant pas le français parce qu’elle fait partie de notre ADN.
Ainsi, nous sommes accompagnés par deux organismes : un organisme accrédité Cambridge et un autre organisme COBIS.
Nous faisons partie de 9000 établissements dans le monde qui enseignent ce programme scolaire ; nous sommes fiers de pouvoir ouvrir cette porte à un certain nombre d’élèves et nous avons l’ambition d’être un modèle pour d’autres écoles pour permettre au Maroc et aux marocains d’avoir un accès ouvert à la connaissance, à la recherche et au savoir.

M. I. : Pouvez-vous nous décrire la structure de l’Ecole « Khalil Gibrane School », en termes d’organisation et de fonctionnement ?
F. L.: KGS regroupe la maternelle, le primaire, le collège et le lycée. Donc, nous avons toutes les sections qui sont d’ailleurs toutes accréditées par Cambridge. D’autant plus que KGS est la première et la seule école ayant eu cette accréditation jusqu’en terminale. Il y a d’autres écoles qui travaillent sur l’accréditation de façon graduelle et elles vont l’obtenir certainement. Alors, nous en sommes fiers parce qu’il faut une multiplication de ce type de système.
Notre programme scolaire s’articule sur deux axes. Le premier axe est relatif au Ministère de l’Education Nationale puisque nous sommes une école marocaine et nous sommes autorisés à Marrakech et à Rabat à prodiguer un enseignement pour la préparation du bac international durant cette rentrée. Le deuxième axe, c’est que nous sommes également la seule école au Maroc et la première du genre à avoir obtenu l’accréditation de Cambridge. En plus, notre école abrite le centre d’examen dans toute la région de Marrakech permettant aux élèves d’autres établissements à venir passer des examens de Cambridge.
Donc l’articulation de notre planning repose sur ces deux axes. A préciser que dans l’axe marocain, il y a également l’enseignement de la langue française.
Notre objectif est que nos enfants à l’âge de 11-12 ans peuvent être trilingues en passant d’une langue à une autre sans aucune équivoque. D’autant plus que la plupart des élèves qui ont fini leur cursus chez nous ont pu étudier aussi bien au Maroc qu’à l’étranger. Nos élèves sont arrivés jusqu’en Malaisie pour étudier l’informatique, en Finlande pour les télécommunications, aux Etats-Unis, en Angleterre et également en Europe dans les universités anglo-saxonnes par exemple à Milan, Munich, Barcelone…

M. I. : Comme vous l’avez dit à plusieurs reprises ‘’nous ne sommes pas une école d’élites mais nous sommes une école qui tend vers l’excellence’’. Pouvez-vous nous expliquer davantage cette citation ?
F. L.: Une école d’élite est une école sélective qui élimine tous ceux qui ne rentrent pas dans leur système d’évaluation. Nous sommes des pédagogues avant tout et nous donnons une chance à tous les élèves. Dans une même classe, on a plusieurs niveaux. Nous considérons que c’est une réussite pour nous de faire évoluer un élève ayant des difficultés. Nous l’encadrons de manière particulière pour lui permettre d’arriver jusqu’en terminale et de passer le bac.
Nous ne sommes pas une école d’élite et nous tendons vers l’excellence, pourquoi ? Parce qu’un élève qui rentre chez nous et qui a des difficultés pour quelques raisons que ce soient, notamment d’ordre sociologique, familial, financier, etc… notre mission est que l’élève passe d’un niveau à un niveau supérieur.
En fin de cursus, on permet aux élèves d’avoir la possibilité de poursuivre des études supérieures. Généralement, ces élèves saisissant cette chance font d’excellentes études supérieures.

M. I. : Vous en tant que pédagogue anglophone et germanophone, quel profil espérez-vous avoir de vos élèves?
F. L. : Nous ne choisissons pas le profil de nos élèves et nous laissons l’orientation se faire selon leurs choix. Nous accompagnons tout autant l’élève qui a une vocation artistique que celui ayant une vocation scientifique ou littéraire afin qu’ils préparent leurs avenirs selon leurs choix.
Les élèves qui ont eu leurs bacs dans cette école entre 1999 et 2000 sont aujourd’hui des managers, des enseignants, des médecins, des avocats… Notre philosophie est de permettre aux élèves de forger leur personnalité et d’aller vers leurs choix.

M. I. : Un mot de la fin.
F. L. : Je remercie toute la presse qui a assisté à la journée porte ouverte pour faire connaître cette école qui existe depuis trente ans mais qui est pourtant méconnue.